Clair Obscur
Le Miroir à deux faces
Petit exercice de style que m'avait inspiré
la neige, j'avais prévu ça depuis 3 semaines mais
bon, comme pour le reste je suis en retard alors
autant nous y mettre tout de suite et sans bavure.
Neige du soir (version 1)
Comme tout est beau quand la neige, de son blanc
manteau, recouvre toute la ville. Les réverbères
rendent des teintes douces et chaleureuses sur la
poudreuse. Comme il fait bon, la nuit est calme,
quelques flocons tombent encore, bravant la
douceur de l'air, quelques passants s'aventurent
timidement sur les chemins enneigés pour regagner
leurs pénates. Comme il a l'air tranquille cet arbre
recouvert de sa parure hivernale, il me fait signer
d'avancer de ces branches qui ploient quelque peu
sous le poids de la masse blanche.
Mes pas s'impriment dans la gangue neige en faisant
un petit craquement et dont le bruit se perd entre
les molécules d'eau gelée. C'est amusant ce silence,
les commerces sont fermés à présent, mais les
marchands de soupes et de pains chauds ont dû y
trouver leur compte. Quelles sont belles ces étoiles
qui illuminent ce ciel qui il y a quelques heures encore
fût si lourd, qu'il en perdait sa marchandise givrée.
Comme tout est tranquille à présent, cette beauté
si éphémère aura probablement décliné demain matin,
c'est pour ça que je la contemple, tant de couleurs
et de formes différentes prennent vie lorsqu'il tombe
des cristaux blancs, c'est pour ça que je m'y attarde
un peu. Lorsque le soleil donnera, la reine blanche
ne sera plus.
Neige du soir (version 2)
Comme tout semble désolé et abandonné une
fois que la faucheuse blanche s'est abbatue sur
ces terres, la vill semble prisonnière de ce carcan
de glace, tout s'est éteint, tout est figé, tout
semble mort. Il gèle ici, il n'y a pas âme qui vive,
quel fou oserait s'aventurer dans cet enfer gelé ?!
Cet arbre est en train de rendre son dernier souffle,
pliant et se brisant sous le poids de cette furie
blanche qui déferle depuis des heures.
J'ai l'impression de me trouver dans un marécage
de cristal, mes pieds s'enfoncent, on ne les voit plus
à présent, je n'arrive même plus à entendre le bruit
de mes pas, si on peu un tant soit peu parler de
pas, je dois avoir les oreilles gelées, tout le monde
sait que le son se propage mal dans la neige, à quoi
bon crier au secour, le pauvre énergumène qui voudra
bien m'aider se retrouverait piégé à son tour. On ne
voit plus le ciel, les étoiles se cachent derrière cette
masse grise, sombre, laiteuse qui semble faire du sur-
place, de là ou je suis, même les astres me semblent
froids comme la mort.
Tout semble ruiné à présent, j'ai interêt à retrouver
mon chemin dans ce purgatoire givré, toutes ces
couleurs ternes, toutes ces formes menaçantes
qui prennent vie sous la neige, elles me font frissonner
et pourtant je sais que bientôt elles ne seront plus.
Ah vite, un abri, mon chez-moi, ce soir, la reine
blanche aura eu raison de moi.
De nouvelles photos seront publiées très
prochainement, en attendant j'espère que
la lecture vous aura plu. Je vous souhaite
une très bonne journée !