Chasseur de légendes 84
Journal de bord d'un chasseur de légendes
Chapitre 84
Le démon du Lot
Si Cahors se trouve être la plus grande ville
du département du Lot, il se trouve aussi que
c'est l'un des points les plus sujet aux légendes
de ce même département, on parle de pierres
antiques, de créatures mystérieuses baignant
dans les eaux de la rivière ou bien au contraire,
embusquées dans les hauteurs qui entourent la
ville, mais il y a aussi beaucoup de racontards,
aussi est il plus simple de s'attarder sur les
récits connus et reconnus que voici.
En arrivant sur le pont fortifié Valentré, quelle
ne fût ma surprise quand je pût découvrir son
autre appellation "Pont du Diable", surnom
revenant souvent à l'époque de sa construction
soit le XIVème siècle. Magnifiquement conservé,
ce pont abrite une légende qui revient souvent
dans le coin. On raconte que, desespéré par la
lenteur des travaux, le maître d'oeuvre fît un
pacte avec le diable (ce qui fait penser aux
portes de Notre-Dame de Paris). Satant promît
d'amener tout son savoir-faire à la construction
de ce pont (on connaît ses talents d'architecte
avec le Mont-Saint-Michel), en échange de quoi,
le maître-d'oeuvre devra renoncer à son
âme et la confier au malin.
Les travaux avançant rapidement et le contrat
arrivant à son terme, notre homme demanda au
diable d'aller chercher de l'eau à la source
des Chartreux pour ses ouvriers avec un crible.
Chose impossible pour le diable, le contrat fût
rompu et le maître-d'oeuvre pût sauver son âme.
Furieux le diable décida chaque nuit d'enlever la
dernière pierre de la tour du Diable, la centrale, que
les maçons s'acharnaient à remettre à chaque fois.
Lors de la restauration du Pont en 1879 par
l'architecte Paul Gout, on fît placer une pierre
sculptée d'un démon, les mains prises dans le
ciment en référence à la légende de la construction
du pont. C'est lors de ma visite au musée du Pont
que je découvrais les détails de cette histoire,
aussi, la première idée que j'eu en retraversant le
pont, c'était celle de retrouver la fameuse sculpture.
On parlait de tour mais on ne précisait pas de laquelle
il s'agissait, vu qu'il y en avait 3. En levant les yeux
au ciel, je fini par découvrir le surprenant diablotin,
piégé dans la pierre. Evidemment, si vous vous
y rendez, je vous laisse le soin de la chercher
par vous-mêmes.
On raconte aussi que le pilier central renferme
un fabuleux trésor, certains disent que le pont
fortifié servait à défendre la ville et que le plus
imposant et résistant pilier de l'édifice servait à
protéger son origine. Evidemment, des histoires
de trésors on en trouve à la pelle (rien que sur mon
blog il est question de celui de Gisors, d'Etretat, de
Neaufles-Saint-Martin ou bien encore Montmartre),
il est très difficile de déterminer l'origine d'une telle
histoire, sans doute cela relève t'il du fantasme humain
mais sais t'on jamais... en tout cas je n'ai trouvé
aucune piécette sur mon chemin ce jour là.
En quittant le pont, je pensait à une autre
batisse fortifée, la cathédrale Saint-Etienne
de Cahors, car oui, cet édifice est bien une
forteresse, édifiée au XIème siècle, c'est un
joyau architectural et l'un des plus vaste édifices
français à coupole. Mais qu'à t'elle donc de si
particulier cette cathédrale aux allures d'austère
forteresse médiévale ? Bon il y a bien sûr son
architecture envoutant au différents styles
puisqu'on y retrouve du roman, du gothique,
du byzantin et bien évidemment le style militaire
de l'époque, mais ce n'est pas tout, la cathédrale
jouit d'une aura toute particulière grâce à
la présence d'une relique.
En effet, rapportée de la Terre Sainte, la
Sainte Coiffe qui enveloppait la tête du
Christ, se trouve en ces lieux, je n'ai pû la
voir mais elle semblait dégager une force
spirituelle très grande. La sérénité et la
diversité régnaient en ces lieux et je
pensais plus au bien-être ambiant plutôt
qu'à l'ésotérisme religieux. Grand bien
m'en a pris puisque je visitais la cathédrale
très détendu, comme si, en cet endroit, les
malheurs du monde ne pouvait vous atteindre.
Hypnotisés par les fresques et les
couleurs, j'en oubliais presque d'admirer les
inquiétantes gargouilles qui me fixaient. Les
plus belles se trouvaient certainement autour
du cloître, bien que finalement je ne pût en voir
qu'une petite partie dans cette immensité de pierre
et dans ce labyrinthe de facettes qu'arborait la
cathédrale tout comme la cité dans laquelle le
vaisseau de pierre s'élevait.