Chasseur de légendes 83
Journal de bord d'un chasseur de légendes
Chapitre 83
Le Saint Rocher
Il aurait été impardonnable de vous décrire
Rocamadour sans ses mystères, sans sa face
cachée, avec toutes ces vieilles pierres et ce
paysage fantasmagorique. Comment ne pas
s'attarder dans cette cité ancestrale, chercher
les plus petits détails en se faufilant à travers
une ruée de touristes pas toujours respectueux,
pressés pour la plupart, et non attentifs à la vie
que prennent les décors lorsqu'ils sont foulés et
arpentés par de nouvelles têtes. Voici à présent une
petite visites dans les arcanes de Rocamadour la sainte !
Pourquoi Rocamadour pour commencer ? On
raconte que Saint-Amadour serait venu finir
ses jours en ces lieux, sur ce rocher, dans une
petite chapelle perchée en son sommet. D'où le
nom Roc-Amadour, on raconte même que les
reliques du saint seraient encore présentes dans
ce lieu si insolite et que plusieurs miracles s'y
produisirent. Et c'est tout un complexe religieux
qui sortait du rocher au fur et à mesure que le
temps passait et que les guérisons se produisait.
Un chemin de croix permet de gravir la falaise en
partant de la citadelle jusqu'au sommet, là où
se tient l'église et le château.
Suspendue à la voûte de l'oratoire, se trouve
une cloche, fabriquée d'une seule pièce forgée, on
la dit miraculeuse car elle se mettait à sonner
toute seule. Mais le plus étrange c'est qu'elle
sonnait chaque fois qu'un marin périssait en mer
après s'être confiée à Notre Dame. Des passants et
des habitants peuvent encore en témoigner, cette
curieuse coïncidence lui valu et lui vaut toujours
le surnom de "Cloche Miraculeuse de Rocamadour".
Hélas je n'ai pu voir la cloche en question, ni même
pû approcher les reliques de Saint-Amadour (si elles
existent), en revanche, je me suis attardé sur une
autre histoire de la cité.
La chapelle de la Vierge est certainement
l'endroit le plus emblématique dans les légendes
de Rocamadour, en 1166 (ça ne nous rajeunit pas
tout ça), un corps humain aurait été découvert devant
la chapelle de la Vierge, pensant qu'il s'agissait de la
dépouille du saint, on ramena le corps devant l'autel
pour l'exposer à la vénération des fidèles, on pense que
c'est à partir de là que les miracles commencèrent à se
produire. Mais une autre légende est enclavée à jamais
dans ces murs, c'est celle de Durandal, l'épée mythique
du Paladin Roland, neveux de Charlemagne et mort à
Roncevaux, un des endroits les plus chargés de toutes
les Pyrénées. Tout près de l'hôtel-Marie, une masse de
fer est plantée dans le mur, c'est au dessus de celle
ci que le coffre destiné à recevoir les aumônes
est suspendu.
En déambulant dans la vieille ville de Rocamadour,
je ne pouvait ignorer l'aura sacrée qui se dégageait
du site, comme si les murs pouvaient nous parler,
nous raconter une histoire, une sorte d'énergie
puissante émanait de la cité, une énergie qui me fît
exactement le même effet qu'à Carennac (vous en
saurez plus dans le dernier chapitre consacré aux
légendes de la région), une sorte lien invisible qui
s'établissait entre le lieu et moi et qui finalement
me disait exactement la même chose, vivre les
choses, vivre les lieux, vivre la vie mais surtout,
prendre le temps de la vivre.