Chasseur de légendes 68
Journal de bord d'un chasseur de légendes
Chapitre 68
Ames perdues
Après avoir visité l'église et la forteresse de
Gisors, il fallait bien étoffer cette histoire de
templier et de trésor caché, pour le coup, l'étape
indispensable se devait d'être le village de
Neaufles-Saint Martin. En effet, les deux villes
seraient reliées par des passages souterrains...
étrange découverte.
Première chose apperçue sur la départementale, la
fameuse croix percée, c'est le symbôle même des
légendes qui gravitent autour du village. Je voux
explique, la croix percée dite "des templiers" serait le
point indiquant ou se situerai le fameux trésor de la
forteresse de Gisors. Voici l'histoire de cette croix
que l'on peut retrouver dans un recueil "Les plus
belles légendes de Normandie" d'Eugène Anne.
Un grand père racontait à son petit fils qu'un trésor
serait enfoui sous la croix, qu'un souterrain relierai
Gisors à Neaufles-Saint Martin et que l'entrée du
souterrain se situerai sous la tour du village. Mais
qu'il ne fallait jamais y descendre car le passage
était infesté de démons et le trésor bien gardé. La
créature qui protégeait le trésor ne s'endormait
que durant la messe de minuit lors de la nuit de Noël.
Très curieux, l'enfant décida de s'aventurer dans la
galerie souterraine à la recherche du trésor, il prit en
compte le détail de la messe et profita de la nuit de
Noël pour explorer le passage. Il vit le fameux
démon cornu, assoupi devant un trésor inoui.
Le jeune homme resta admiratif devant tant de
merveilles, il rêva si longtemps qu'il en oublia l'heure
de la fin de la messe... on retrouva son corps sous
la croix le lendemain matin, déchiqueté.
Le donjon existe bel et bien, vieille tour en
ruines, elle est appellée "Tour de la Reine Blanche"
et se situe sur la butte au beau milieu du propriété
privée. Voilà pourquoi, mes amis et moi même
n'avons pu approcher l'édifice, nous n'avons pu
qu'observer sa silhouette derrière de hauts arbres
à proximité d'un champ. Qu'à cela ne tienne, nous
avons descendu et contourné la fameuse butte pour
admirer la tour... peine perdue, elle est quasiment
invisible derrière son armure de feuillage. Sur la
photo, on ne la voit même pas, c'est supposé être
le point blanchâtre au milieu de l'image.
Et pourquoi l'appelle t'on ainsi d'ailleurs ? Je n'en
sais rien, est ce un hommage à une souveraine,
Blanche de Castille en tête, c'est d'époque et c'est
elle qui a financé la restauration de l'église Saint
Gervais-Saint Protais à Gisors. Mais peut être appelle
t'on le donjon ainsi parce qu'il abriterai le fantôme
d'une reine, puisque les reines blanches sont
l'équivalent des dames blanches mais pour des
femmes de sang royal.
En tout cas, pas moyen de voir la tour et son
souterrain, s'il y en a un, c'est comme un Gisors,
c'est un interdit, un tabou presque. Avouez que
l'aventure serait tentante, partir à la recherche
d'un trésor caché sous la terre, protégé par des
démons ou peut être les esprits tourmentés de
quelques templiers de passages, avides et cupides.
Cette croix est le détail suplémentaire qui laisserait
supposer que les templiers ont bien séjournés
dans le coin et pas seulement en tant que prisonniers.
L'approcher fût un grand moment, la toucher me
laissa comme un sentiment de crainte et de méfiance.
Comme je l'avais décrit dans mon précédent article,
le détail qui m'a le plus intrigué, c'était le nombre de
calvaire, comme si les gens d'ici avaient eu peur d'une
colère divine, comme si ils avaient voulu se racheter
auprès de Dieu après s'être écarté du droit chemin...
le mystère reste entier.